750 grammes
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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 10:32
« Je vois que vous faisiez mardi gras, dit-il ; ça se trouve bien, car j'ai une
solide faim. Qu'est-ce que tu as pour souper ?
- Je faisais des crêpes.
- Je vois bien ; mais ce n'est pas des crêpes que tu vas donner à manger à
un homme qui a dix lieues dans les jambes.
- C'est que je n'ai rien ; nous ne t'attendions pas.
- Comment, rien ; rien à souper ? »
Il regarda autour de lui.
« Voilà du beurre. »
Il leva les yeux au plafond à l'endroit où l'on accrochait le lard autrefois ;
mais depuis longtemps le crochet était vide, et à la poutre pendaient
seulement maintenant quelques glanes d'ail et d'oignon.
« Voilà de l'oignon, dit-il en faisant tomber une glane avec son bâton ;
quatre ou cinq oignons, un morceau de beurre, et nous aurons une bonne
soupe.
Retire ta crêpe et fricasse-nous les oignons dans la poêle. »
Retirer la crêpe de la poêle ! mère Barberin ne répliqua rien. Au contraire,
elle s'empressa de faire ce que son homme demandait, tandis que celui-ci s'asseyait sur le banc qui était dans le coin de la cheminée.

(...)

Pendant les derniers mois que j'avais vécu auprès de mère Barberin, je
n'avais certes pas été gâté ; cependant le changement me parut rude.
Ah ! comme la soupe chaude, que mère Barberin nous faisait tous les soirs,
m'eût paru bonne, même sans beurre !
Comme le coin du feu m'eût été agréable ! comme je me serais glissé avec
bonheur dans mes draps, en remontant les couvertures jusqu'à mon nez !
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