750 grammes
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17 septembre 2007 1 17 /09 /septembre /2007 10:00
Indépendamment de toutes ses qualités nutritionnelles et affectives, l'allaitement est la première étape de l'apprentissage du goût (même si in utero, le foetus est déjà en contact avec des substances de natures et de saveurs différentes).

Le goût du lait maternel, sa texture, sa couleur et sa composition changent en fonction des besoins du nourrissons mais aussi de l'alimentation de la mère. Proposé à la demande, le lait est plus ou moins gras selon le moment de la journée (plus riche le matin et le soir pour pallier le "jeûne" du bébé) et même durant la tétée, il évolue aussi selon la période de l'année (plus gras en hiver) et la croissance de l'enfant (plus nutritif en période dit "pic de croissance").

Il n'est pas rare que le lait prenne une teinte vert clair quand la mère mange des haricots verts en quantité, de la salade et autre vegétal "chlorophyllé", le lait est plus épais et calorique si elle absorbe des aliments gras et bien entendu, il prend la saveur des aliments que bébé goûte au cours de la tétée...

Depuis les années 70, plusieurs études ont été menées sur le sujet, analysant des échantillons de lait de début et fin de tétée et en les comparant au lait maternel ; plus du tiers des composantes correspondaient bien à des saveurs des aliments ingérés par la mère. Une autre étude a montré l'influence d'aliments précis, notamment l'ail : la saveur alliacée était non seulement présente dans le lait maternel mais perceptible par le nourrisson. Et parfois appréciée, bébé têtant plus longtemps et de façon plus intensive !  Mais après plusieurs tétées "aillées", le nourrisson reprenait un rythme normal, laissant à penser qu'il s'était habitué à cette nouvelle saveur...

Une chose est sûre désormais : le lait maternel offre une palette de saveurs qui sont autant d'expériences sensorielles appréciables pour l'enfant. Sensuellement  aréables et qui participent à son éveil. Certains avancent même  que l'allaitement favorise un meilleur palais, voire de meilleures facultés olfactives (ils anticipent en cela les résultats sur les humains, d'une étude réalisée sur les lapereaux). Les "nez" auraient-ils tous été des enfants allaités ?

Au contraire du lait artificiel qui lui n'offre qu'un goût unique, inchangé (comme la plupart des produits industriels aujourd'hui linéaires et sans aspérité gustative !), la diversité qui lui est offerte dès sa naissance via le lait maternel est le premier pas d'une "éducation" du goût.

Celles qui allaitent ne doivent donc pas se brider, aucun mets n'est mauvais, il faut juste s'assurer que bébé apprécie (en général, il aime ce qu'il a aussi perçu à travers le liquide amniotique) et digère bien, expérimenter et rectifier au fur et à mesure de ces "tests" culinaires...
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